Déclaration liminaire :
La réforme de la voie professionnelle va donc s’appliquer malgré une opposition quasi-unanime des organisations syndicales du MENJS et du MASA
Pour sa déclinaison dans l’enseignement agricole, nous reconnaissons des avancées notamment sur l’architecture de l’année de terminale, préservée.
Nous continuons néanmoins à dénoncer l’esprit d’ensemble de cette réforme qui oriente de manière assumée tout un système de formation vers l’emploi.
Les jeunes doivent participer davantage au marché de l’emploi, pour reprendre les mots du président. Nous le redisons, les élèves de la voie professionnelle n’ont pas besoin de plus d’entreprise.
Ils ont au contraire besoin d’une attention accrue et d’un temps scolaire suffisant pour la bonne acquisition des compétences fondamentales essentielles pour leur avenir.
Malgré une ambition affichée, si peu dans cette réforme ne concerne les attentes des élèves et la prise en compte de leurs difficultés.
Pire, les mesures d’accompagnement reposent entièrement sur le déploiement du pacte enseignant que nous dénonçons par ailleurs.
À ce propos, sur le sujet de l’accompagnement, qu’allons-nous exactement transposer dans l’enseignement agricole ?
Pédagogie mise à part, les conséquences de la réforme sur notre système éducatif sont préoccupantes, nous craignons que l’incitation à rentrer directement sur le marché du travail accentue les problématiques de recrutement de nos classes de BTS et la tendance à la non-poursuite d’étude des élèves de bac pro.
De la même manière, la gratification – ou plutôt allocation – risque d’avoir le même effet. Comment envisager pour un jeune de bac pro de poursuivre en BTS voie scolaire alors que les stages n’y seront plus gratifiés ?
Cette mesure va semer le trouble chez les élèves et leur maître de stage. Sa mise en pratique s’annonce en plus chaotique, qui va assurer la surcharge de travail pour faire remonter à l’Agence de servie et de paiement les données nécessaires pour déclencher les versements ?
À qui va revenir le contrôle de l’assiduité des élèves dans les entreprises ?
Peut-on raisonnablement envisager un système d’information abouti avant janvier 2024 au risque de tendre davantage les relations avec les familles si les premiers versements ne peuvent pas être assurés correctement ?
Autant de questions pour lesquelles nous n’aurons ni le temps, ni les moyens humains nécessaires pour pouvoir y répondre correctement.
Avec pour conséquence de rajouter de la tension dans un climat d’établissement déjà fortement dégradé.