À l’occasion de la semaine de lutte contre le sexisme du 23 au 27 janvier, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) publie un rapport alarmant sur l’état des lieux du sexisme en France. En effet, loin d’être anecdotique, le sexisme est au contraire en forte augmentation chez les plus jeunes. Cette semaine de sensibilisation est donc fondamentale pour lutter contre un phénomène sur lequel l’UNSA Éducation revient.
Un constat inquiétant : un « continuum de violences »
« 9 femmes sur 10 adoptent des conduites d’évitement pour ne pas subir de propos sexistes. »
Le rapport s’appuie pour la cinquième année consécutive sur son baromètre annuel où plus de 2 500 personnes de plus de 15 ans sont interrogées. Il permet d’évaluer le degré de sexisme de la société française.
Ainsi, malgré de nombreuses avancées en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, une libération de la parole des victimes et la reconnaissance de l’existence d’inégalités dans l’opinion publique, le rapport constate que le sexisme demeure très présent dans toutes les sphères et tend au contraire à s’accentuer.
Les représentations stéréotypées perdurent et expliquent un décalage persistant entre le ressenti et la pratique d’un sexisme qui subsiste à bas bruit et auxquelles les femmes doivent faire face, bien souvent, en mettant en place des stratégies de contournement.
Le plus inquiétant est que ce sexisme est banalisé et aggravé par de nouvelles formes d’agressions à l’encontre des femmes, il est à la source d’un « continuum de violences ».
Le rapport alerte en effet, sur le développement de ces violences sur les réseaux sociaux, de la multiplication de courants de pensée masculiniste en France, mais également avec un durcissement des droits des femmes à disposer de leur corps dans différents pays du monde. Toutes ces manifestations ne sont que quelques exemples d’un « backlash », terme que l’on peut traduire par « retour de bâton », c’est-à-dire d’un mouvement en réaction aux droits des femmes, très préoccupant.
10 recommandations pour un plan d’urgence pour lutter contre le sexisme
Pour le HCEfh il y a urgence. Il propose en conséquence 10 pistes d’actions concrètes qui reposent sur davantage de moyens financiers et sur une politique publique volontariste de formations obligatoires à tous les niveaux -justice, éducation, entreprises, etc.- pour lutter contre le sexisme.
Ainsi, une des recommandations porte sur la création d’une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et la vie affective dans un délai de trois ans. (voir notre précédent article sur l’EAS)
Une campagne de sensibilisation sous forme de fiction sonore
Le HCEfh a accompagné la publication de son rapport par une campagne de communication sous forme d’un spot de sensibilisation et de fiction sonore : « On sait comment ça se termine » à partager très largement. Vous découvrirez alors, à travers 5 scénarios ordinaires, le quotidien d’une femme confrontée à plusieurs violences parfois insidieuses, souvent saisissantes mais toujours inspirées de faits réels. Son écoute ne laisse pas indifférent et c’est toute la force de cette fiction sonore.